A
peine le CICE (Crédit Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi) en
place qu’il montre déjà, non pas son inefficacité comme on pouvait s’y attendre[1], mais sa dangerosité pour
les entreprises.
Le crédit Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi
Rappelons déjà ce qu’est ce bijou
d’interventionnisme étatique. Selon le site du ministère de l’économie (A ne
pas confondre avec le ministère des économies) « Le CICE a pour objet le financement de l’amélioration de la
compétitivité des entreprises à travers notamment des efforts en matière
d’investissement, de recherche, d’innovation, de formation, de recrutement, de
prospection de nouveaux marchés, de transition écologique et énergétique et de
reconstitution de leur fonds de roulement.
Accessible à toutes les entreprises françaises, le CICE permet de
réaliser une économie d’impôt substantielle. Pour 2013, elle équivaut à 4 % de
la masse salariale, hors salaires supérieurs à 2,5 fois le SMIC. Et à partir de
2014, ce taux sera porté à 6 %. »
Donc il s’agit d’une baisse d’impôt
de 4% à 6% des sociétés, pour que les français trouvent du travail et que leurs
entreprises soient florissantes. Ce syllogisme tout bête est en réalité une
révolution intellectuelle : l’Etat aurait-il pris conscience que l’impôt
élevé tue l’économie ? Mais non !
Les impôts ont notamment augmenté de 6 Milliards pour les entreprises en
2013. Et ça n’est pas tout.
Qui paye le crédit d’impôt ?
Le gouvernement avec son habilité
naturelle pour les mathématiques et les estimations, annonce que cette mesure
devrait coûter environ 20 Milliards d’euros (je vous invite à ne pas en croire
un mot). Pas de panique, que Bercy se détende. On ne va quand même pas financer
tout ça avec des économies. Non, on va compenser ça avec des autres impôts
(Hausse de la TVA, et 1% de déficit supplémentaire, c’est-à-dire l’impôt sur le
futur, parce que dans le futur ils trouveront peut-être un remède. Ça vaut le
coup d’essayer non ?…). On comprend dès lors la bêtise de ce mécanisme :
donner pour mieux reprendre. Mais ça n’est même pas le plus risible !
Effectivement, le CICE a un effet totalement inattendu sur les
entreprises : Le chantage.
Tu me baisses tes tarifs puisque tu touches le crédit d’impôt sinon
adieu !
Mais comment ? Mais
pourquoi ? Dans le pays de la raison, des lumières, de l’humanisme, du
socialisme mou, ça n’est pas possible. Non seulement c’est possible, mais la
France est un pays de corrompus[2]
criminels et institutionnels, et l’actualité ne me fera surement pas mentir.
Ainsi, une pratique selon le
Médiateur inter-entreprises[3]
s’est développée autour de cette niche fiscale, et touche particulièrement les
TPE-PME. Concrètement, le fournisseur, fortement dépendant de son client, se
voit imposer un chantage par son client qui arguant de la baisse des charges du
fournisseur via le CICE, pour qu’il baisse ses prix.
Résultat, l’Etat finance le
racket des entreprises. Les esprits les plus moqueurs feront remarquer que ça
n’est pas nouveau. Néanmoins, l’Etat a le monopole du racket dans ce pays, et
n’est pas prêt à partager. A bon entendeur.